Commune du canton de Nogent, à 27 kilomètres de Chaumont, sur les hauteurs entre la Traire et la Marne.
Le territoire, qui est traversé, près de la ferme de Mauveignant, par la route départementale n° 1, a 783 hectares d’étendue. Il est arrosé du sud au nord par un ruisseau qui grossit la Traire.
La population de cette commune, qui possède 188 hectares de bois, est de 391 habitants.
L’église, dédiée à saint Valère, a un desservant.
Des sœurs de Portieux sont chargées de l’instruction des filles.
En 1789, Vitry dépendait du doyenné d’Is, diocèse de Langres ; la cure était à la collation du prieur de Saint-Geosmes. La paroisse dépendait de l’élection de Langres, généralité de Champagne, et ressortissait de la prévôté de Nogent, au bailliage de Chaumont.
La seigneurie appartenait au chevalier baron René-Hubert Girault de Vitry, qui possédait aussi partie de celle d’Essey.
Il est fait mention de Vitry (Vitreium) au commencement du XIIIe siècle. Fery Duchatelet en fait foi et hommage au comte de Champagne, en 1256. Guillaume de Saint-Seine, seigneur de Charmoille, etc., présente le dénombrement de son domaine au roi, en 1444. Il y avait à Vitry une maison avec pourpris et jardin ; douze familles de serfs, taillables à volonté deux fois l’an, corvéables, de main-morte, de for-mariage et de poursuite ; un étang, dont le moulin appartenait au roi, héritier des comtes de Champagne ; un four banal ; des terres, des prés, des tierces, des redevances en argent et en nature ; mais tout cela était de nulle valeur, faute de peuple : la maison, l’étang, le four, les terres et les prés étaient en désert ; le droit de justice était de nulle valeur et la seigneurie valait à peine vingt sols. C’était le résultat des guerres de cette malheureuse époque. Vitry fut encore ruiné dans la première moitié du XVIIe siècle. La route départementale est construite sur une voie romaine. Dans le bois de Lardigny, à l’ouest de cette route et sur la limite du territoire de Nogent, il existe un dolmen, connu dans le pays sous le nom de Pierre-Alot.
La tradition est qu’un illustre guerrier a été enterré là ; mais la Pierre-Alot est bien un monument celtique. On remarque encore dans la même contrée une ancienne croix, sur laquelle saint Hubert est représenté à cheval.
Extrait de « La Haute-Marne ancienne et moderne » d’Émile JOLIBOIS, 1858